lundi 23 janvier 2012

Management humaniste : pourquoi et comment ?

Une entreprise ayant pour but, avant tout, de gagner de l’argent, pourquoi devrait-elle pratiquer un management humaniste ? 

Il est clair que le déterminisme premier d’une entreprise, dans le système que nous connaissons, est de gagner de l’argent et de se développer. Mais l’entreprise est aussi un ACTEUR dans la société. Un acteur ayant un rôle important, impactant de nombreux aspects de la vie sociale, environnementale et économique. L’entreprise interagit avec son environnement qu'elle impacte et modifie. Elle participe à la structure et à la réorganisation de cet environnement. Elle négocie avec des partenaires sociaux, contribue (dans des proportions variables) à la formation des individus, elle intervient sur la santé de ses collaborateurs (quelle a le devoir légal de préserver), elle participe à la modification des écosystèmes (et doit théoriquement minimiser son empreinte),  elle influence les modes de relations intergénérationnelles. Elle agit sur l’état psychologique et productif des collaborateurs, selon sa capacité ou non à rassurer, à communiquer une vision, des projets, et à les ancrer dans une stratégie et des actions cohérentes.

La progression de cette conscience de l’entreprise comme acteur sociétal majeur se développe de plus en plus, à plusieurs niveaux et bouleverse les rapports qui cherchent un nouvel équilibre. (pour en savoir plus, cliquer ici)

Une personne physique a des droits et des devoirs. Il en va de même pour une personne morale en tant qu’acteur de la cité. A ce titre, l’entreprise a certaines responsabilités légales. Elle ne peut se contenter du seul objectif de rentabilité sans se soucier de l’impact de ses actions sur la société et sur ses collaborateurs.

Mais au-delà de la responsabilité légale, rappelons surtout que 90 % de sa réussite et de ses projets reposent sur l’œuvre humaine. En somme, même dans un monde à forte technologie, la performance de l’entité pour gagner de l’argent et se développer repose essentiellement sur du « capital humain ». Autrement dit, sans la volonté collaborative, la compétence, la capacité d’apprentissage, de mémorisation, de décision, de créativité et d’implication de ces humains, pas de réalisation possible.

Ainsi, pour pouvoir gagner des clients, des marchés et développer son activité, l’entreprise doit « faire agir ses collaborateurs » dans leurs dimensions cognitives, comportementales et émotionnelles,  dans un contexte de collaboration mutuellement consentie et dans un cadre d’action clairement défini (normalement).

Pour cela, plutôt qu’un cadre oppressif, les neurosciences nous apprennent qu'il est plus efficace d'agir sur des leviers humanistes pour obtenir un engagement volontaire, une adhésion individuelle et collective forte. Agir sur le sens donné aux actions, stimuler les capacités humaines naturelles de projection et de créativité, encourager des actions d'équipe sollicitant l'intelligence collective, respecter les personnes au quotidien, reconnaître et intégrer leur valeur centrale dans le système entreprise, instaurer un partenariat engagé, basé sur une très bonne connaissance de l’humain, de son cerveau, et sur une confiance forte et partagée, développer une culture d’exigence accompagnée d’un développement de l’autonomie et des compétences...

Une démarche humaniste permet ainsi à l’entreprise d’assumer ses responsabilités internes et sociétales et d’instaurer un type de partenariat plus efficace, propice à une meilleure collaboration.
   
Les humanistes de la Renaissance plaçaient  l'être humain au centre de leurs préoccupations et recherchaient son épanouissement. Ils avaient foi en sa capacité d’évolution et cherchaient à favoriser son développement.

Puissance de l'engagement et de l'adhésion
Instaurer une démarche humaniste dans l’entreprise c’est faire le pari que l’épanouissement et le développement des êtres humains qui la composent vont lui être largement profitables en termes de performance et de durabilité de celle-ci. C’est croire en la primauté de l’intelligence humaine collective comme outil de progression individuelle et entrepreneuriale et c’est en favoriser l’expression et la créativité.
C’est miser sur l’enrichissement par le pluralisme, sur le développement de la connaissance, de la solidarité motrice plutôt que sur la compétition inhibitrice et finalement destructrice. C’est avoir conscience que le développement de l’humain collaborateur et celui de l’entreprise sont totalement corrélés.

Il faut ajouter qu’une démarche humaniste, aidée de la connaissance sur l’humain apportée par les neurosciences, s’inscrit avant tout dans la sincérité et l’intégrité et se traduit dans des actions et des processus opérationnels. Loin d’être une approche cantonnée à la philosophie ou à l'incantation vague, elle se vit dans le quotidien professionnel par des actes et des outils managériaux, relationnels et communicationnels simples mais bâtis et ancrés sur de la connaissance, de la confiance et disons-le… de l’amour pour l’humain. La collaboration et le management humanistes contribuent au progrès humain dans l'entreprise et dans l'ensemble de la société. L'humanisme et l'altruisme, inscrit dans notre biologie, sont des vecteurs puissants de sortie de crise et de changement du monde.

samedi 14 janvier 2012

Engager l’entreprise dans une démarche éthique, solidaire, RSE : un levier puissant de la motivation des collaborateurs !


« L'implication des salariés dans la stratégie RSE de l'entreprise contribue à développer l'engagement, la motivation et la loyauté de ces derniers envers l'entreprise. Selon la dernière étude Médiaprism présentée à l'occasion de la 6ème Journée Nationale d'Information sur les Générosités le 8 décembre dernier, 35% des collaborateurs des entreprises mécènes estiment que le projet de mécénat crée une dynamique au sein de l'entreprise, 42% que cela booste leur motivation, 78% sont fiers de l'engagement de leur entreprise. Tous ces indicateurs sont nettement supérieurs auprès des salariés qui participent aux projets : respectivement 59%, 56% et 93%. » Pierre-Emmanuel Grange -  Blog « MicroDON » de Youphil : http://microdon.blog.youphil.com/archive/2012/01/09/l-engagement-societal-des-entreprises-levier-de-motivation-c.html?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=yp-essentiel&utm_content=Soldes:%20faites%20un%20geste%20solidaire!

Profil-Leader défend cette idée au quotidien : l’entreprise qui s’engage socialement et associe ses collaborateurs à ses projets solidaires, environnementaux ou autre grande cause généreuse permet d’alimenter la motivation individuelle et collective. Et la motivation éthique est un facteur important du développement du sentiment d’appartenance et de la fidélisation. Les collaborateurs peuvent se retrouver dans des valeurs non plus seulement incantatoires mais exprimées dans des actions concrètes. De telles actions permettent à chacun de trouver du sens et de nourrir un sentiment d’utilité et de fierté, des éléments fondamentaux dans la compréhension de la motivation humaine et de l’engagement. Les éléments liés à l’éthique et à l’empathie, aussi étonnant que cela puisse paraître, ont une base biologique dans la partie préfrontale de notre cerveau.

L’entreprise peut, elle aussi, faire appel à la partie préfrontale du cerveau collectif en quelque sorte, pour faire évoluer son rôle dans la société, et elle y a tout intérêt. C’est d’ailleurs ce qui se profile de plus en plus et pas uniquement dans les grandes organisations. Cela donne des résultats très constructifs et encourageants tant au niveau de l’implication des salariés que de l’attraction des clients. Les actions solidaires et généreuses donnent une crédibilité accrue à l’entreprise à laquelle on s’identifie plus volontiers et à laquelle on est fier d’appartenir lorsqu’on est collaborateur.  Cela réduit le soupçon éventuel vis-à-vis des dirigeants ou des actionnaires. Une étude de la Société Générale a d’ailleurs démontré en  2006 que les entreprises engageant des actions de RSE reconnues ont un cours de bourse nettement plus élevé que celles qui sont en retard dans ce domaine avec un écart allant de -6 à +8 % !

Tous ces effets positifs sont générés à la expresse que la démarche soit sincère et les actions réelles. Qu’il ne s’agisse pas simplement de vitrines marketing ou d’effet d’annonce car dans ce cas, le retour du bâton peut avoir des conséquences profondes en termes de perte de confiance et de désengagement, tant pour les collaborateurs que pour les clients. 

L'engagement éthique, s'il est sincère, porte ses fruits !