mercredi 31 août 2011

Quelques particularités de l'entrepreneur


Les travaux menés par le psychologue H. Brandstätter de l’Université de Linz montrent que les entrepreneurs sont globalement plus stables émotionnellement que les managers. Ils sont aussi plus consciencieux, plus extravertis et plus créatifs. Pourtant, il semble aussi qu’ils soient souvent moins ouverts au lien social et à la relation. 

Mais ceux qui, parmi les entrepreneurs, possèdent néanmoins ces qualités augmentent leurs chances de réussite dans leur entreprise.

mardi 30 août 2011

Neuromarketing, neuro... : un piège manipulatoire ?


Le marketing, qui a compris très tôt tout l'intérêt des neurosciences et leurs progrès, s’intéresse de près à ces disciplines. Dans quel but ? Comprendre nos comportements d’achat, nos processus mentaux, et bien sûr influencer nos décisions afin que nous passions à l’acte d’achat. 

Tous les moyens sont bons : étudier, par IRMf, les réactions du cerveau en fonction de goûts différents (de sodas par exemple) ; analyser les émotions et leur importance dans les choix de consommation ; solliciter le sensoriel et introduire le son qui rassure, la senteur qui remémore un souvenir agréable, le goût qui séduit immédiatement ; jouer sur les réactions du cerveau dans le lien qu'il établit entre prix et valeur d'un produit…

Nos cerveaux sont-ils passés au crible ? N’aurons-nous bientôt plus notre libre arbitre ?

Ce sont des questions légitimes. Soyons rassurés : si les neurosciences sont un moyen très puissant de comprendre nos comportements et ce qui les sous-tend, le rêve du marketing est néanmoins loin d’être accompli ! 

L’humain conserve heureusement encore ses mystères, et le bouton « Déclencher l’achat » n’existe pas.

Ce qu’il faut néanmoins retenir, c’est que les neurosciences sont réellement un outil puissant. Que comme tous les outils et tous les progrès, il peut être utilisé pour le pire et pour le meilleur. Si la manipulation peut effectivement être une dérive possible, il est d’autant plus important d’avoir des connaissances sur cet outil, et de s’interroger régulièrement sur nos intentions. Pour ne pas subir une influence manipulatoire, qu’il s’agisse du neuromarketing,  de la neuroéconomie, ou de tout autre domaine.

Les neurosciences s'inscrivent aujourd'hui dans un rythme de progression permanent. Elles investissent de nombreux secteurs de la société. Il serait illusoire de penser que l'on pourrait stopper ce mouvement de connaissance. Précisément parce que le cerveau humain est ainsi fait qu'il cherche toujours à élargir son exploration. C'est un processus majeur de la survie de l'espèce humaine et de son évolution. Mais, pour ne pas ne pas laisser ces outils dans des mains et des cerveaux aux intentions douteuses, le seul moyen est de diffuser le plus largement possible ces connaissances et d'en voir/utiliser tous les apports précieux qu'elles représentent pour le bien-être humain, pour des relations apaisées et productives, et pour le développement de l'intelligence humaine. La peur n'évitant pas le danger, mieux vaut ne pas réserver les neurosciences aux seuls responsables de marketing. Mettons ces savoirs au services de tous les collaborateurs des entreprises, des accompagnants, des citoyens, assortis d'une éthique forte et sans compromis.C'est là l'utilité de leur apport aux pratiques managériales et aux relations humaines.

lundi 29 août 2011

Lorsque le cerveau nous lâche, même une neuroanatomiste perd ses repères




Quand les neurosciences rejoignent la philosophie…


Les neuroscientifiques nous apprennent nous ne fuyons pas un danger parce que nous avons peur, mais que nous avons peur parce que nous fuyons. Ou bien encore que c’est parce que nous rions que nous nous sentons joyeux. 

Dès la fin du 19ème siècle déjà, le psychologue Williams James nous révélait de la même manière que « nous ne pleurons pas parce que nous sommes tristes, mais que nous sommes tristes parce que nous pleurons ».
Ce pourrait être le thème d’un devoir de philo, pourtant il s’agit avant tout de ce que nous enseignent les neurosciences, et notamment les travaux d’A. Damasio ou de P. Niedenthal.  L’émotion est un processus dynamique qui intègre plusieurs étapes. Ce qu’il est intéressant de comprendre est que ce sont les expressions corporelles de l’émotion qui façonnent notre sentiment émotionnel, d’après « l’hypothèse de rétroaction faciale ». 

Cela signifie que  maîtriser ou modifier une émotion est possible en modifiant simplement son expression faciale. A tel point que les personnes ayant reçu beaucoup d’injections de toxine botulique et ayant ainsi moins d’expressions faciales (la toxine fige les muscles d’expression) finissent par connaître un affaiblissement des émotions ressenties. C’est ce que montre l’observation de leur cerveau par imagerie médicale.

La bonne nouvelle ? C’est que l’inverse de l’expérience botulique marche tout aussi bien : sourions et rions davantage, et les zones du cerveau s’activent pour faire grandir l’émotion positive et joyeuse. C’est un petit exercice très facile à pratiquer dès l’arrivée au bureau et qui, par effet (et neurones) miroir(s), rend l’atmosphère collective immédiatement et véritablement plus sereine.